Le chien de soutien émotionnel permet aux personnes autistes ou souffrant de troubles psychiques à s'apaiser, se reconnecter à soi, gagner en confiance et retrouver une vie sociale épanouissante

Comment un chien de “soutien émotionnel” peut aider une personne autiste?

On connaît bien les chiens d’assistance pour les personnes porteuses de handicaps physiques : diabétiques, malvoyants, épileptiques… Ces chiens, souvent des goldens retrievers, sont, en France, formés par Handichien et ont des capacités incroyables. Depuis quelques temps, les personnes atteintes du spectre de l’autisme (TSA) avec ou sans déficience intellectuelle, ont elles aussi des chiens d’assistance, mais ils sont un peu différents. Que leur apportent-ils , et comment les aident-ils à surmonter leurs difficultés au quotidien?

Une première dans un lycée de Seine-et-Marne

En 2005, Armelle Rousselot, directrice de la MDPH de Seine et Marne (77), reçoit une demande peu commune et surtout inédite : celle d’Olivier et Sophie, parents d’une lycéenne atteinte du spectre de l’autisme, souhaitant qu’un chien d’assistance puisse accompagner leur fille lors de ses cours.

Loustic, un berger polonais des plaine, simplifie et sécurise la vie de sa jeune maîtresse, Fanny. En cours, en plus d’être une présence rassurante, Loustic est un lanceur d’alerte : il sent quand Fanny va avoir une crise et il grogne pour prévenir. Si elle n’arrive pas à se calmer, il va faire ce qu’on appelle de la pressothérapie, mettre tout son poids sur ses jambes pour réduire la pression sanguine et le rythme cardiaque.

Aujourd’hui, Loustic est autorisé à l’accompagner au lycée, durant les cours, et Fanny est une autre élève. « On la sent plus à l’aise et plus rassurée, nous-mêmes on est rassurées ! », témoignent Emy et Maxine, ses deux copines et camarades de classe. « Elle est plus présente, plus épanouie, c’est une jeune fille qui a retrouvé le sourire », constate également la proviseure, Marie-Christine Berne interwievée par le quotidien 20 minutes.

Aujourd’hui, le processus est simplifié, grâce à l’action de cette famille. Il faut être bénéficiaire de la carte mobilité inclusion, que le besoin soit reconnu par la MDPH et avoir un chien agréé.

Les bénéfices multiples de la présence d’un chien

Le chien comme un moyen de pallier certains déficits cognitifs, émotifs ou sociaux. C’est la base de la thérapie assistée par l’animal (TAA ou médiation animale) : les scientifiques ont démontré que l’interaction avec un animal permet de faire diminuer considérablement la tension artérielle et le taux de cortisol, l’hormone du stress.

Le sentiment de sécurité procuré par un chien d’assistance permet une augmentation de l’estime de soi liée à un gain en autonomie et de fait, une plus grande participation à la vie sociale. Pour ces personnes qui vivent souvent dans un isolement certain et sont stigmatisés, un chien créé du lien avec des occasions sociales qui n’auraient peut-être pas lieu sans lui. Le chien devient prétexte à discussion : on questionne sur le chien, sa race, son âge, …

Chloé Bichet, adulte autiste, écrit magnifiquement son témoignage sur ce que peux apporter un chien pour une personne TSA : “Un chien médiateur pour une personne autiste, c’est un confident, un pacificateur, un protecteur, le gardien de sa pérégrination parfois chaotique dans une société dans laquelle il tend parfois à se perdre. Le chien médiateur, c’est le point d’ancrage d’une personne autiste avec la réalité de ce monde, son lien avec l’autre, une solution de contact avec l’environnement qui l’entoure, et ceci quel que soit son âge. C’est aussi un retour aux sensations physiques, sensorielles. Lorsqu’une personne autiste s’isole, se replie, le chien médiateur l’amène à sortir de sa coquille progressivement, sans « thérapie lourde » ni violente. Là où les mots humains créent parfois des ravages sur les personnes autistes, le chien le ramène avec douceur à la communication corporelle. Il n’y a pas toujours besoin de communication verbale pour les aider à s’ouvrir et à s’épanouir. Il suffit d’un amour simple, spontané, instinctif et authentique. Or le chien conserve ces ressources d’affection non perverties, non trafiquées par le mental ou l’ego humain.’

Qui peut bénéficier d’un chien de soutien émotionnel?

Au Québec, qui a toujours une longueur d’avance en termes de médiation animale, plusieurs programmes existent pour attribuer des chiens d’assistance aux personnes porteuses d’autisme : c’est le cas par exemple des Chiens TOGO ou du programme MIRA.

En France, on parle de “chien de soutien émotionnel”, Handichien parle de “Chien d’éveil”. Quel que soit le nom, contrairement aux chiens guides ou aux chiens d’assistance, les chiens de soutien émotionnel ne sont pas reconnus par l’Association de Défense des Animaux (ADA) comme des animaux d’assistance à proprement parler. Ils ne nécessitent donc « d’aucune » formation spécifique. Cependant des acteurs comme l’association AMA propose d’éduquer ces chiens notamment lorsqu’ils partagent la vie d’un bénéficiaire particulier qui a besoin de grands besoins biens spécifiques.

Contrairement aux autres chiens de travail, ces chiens n’ont pas été sélectionnés sur des critères précis qui les suivent dès la naissance jusqu’à la remise en main au bénéficiaire. De plus, ils ne reçoivent pas tous une éducation spécifique et ne peuvent donc pas forcément démontrer de compétences spécifiques. 

Pour en bénéficier, il faut dans un premier temps se rendre chez le médecin afin de lui expliquer ce besoin d’un animal de soutien affectif. Dans le cas d’un trouble psychique (troubles anxieux, dépression, bipolarité, schizophrénie…) , il est recommandé de demander l’avis d’un thérapeute, psychologue ou psychiatre.

Suite à cette recommandation médicale, si vous avez déjà un chien, il pourra être considéré comme votre animal de soutien émotionnel sinon, il sera possible d’adopter un chien de soutien affectif dans un refuge.

Partagez

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nos articles récents

Le chien de soutien émotionnel permet aux personnes autistes ou souffrant de troubles psychiques à s'apaiser, se reconnecter à soi, gagner en confiance et retrouver une vie sociale épanouissante

Comment un chien de “soutien émotionnel” peut aider une personne autiste?

Adopter le régime sans gluten et sans caséine (SGSC) est une pratique que beaucoup de parents d’enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique (TSA) effectuent afin de réduire les symptômes. De plus en plus de chercheurs cherchent à prouver si ce type d’alimentation est effectivement bénéfique sur ces enfants. Malheureusement, les données disponibles jusqu’à présent ne permettent pas de l’affirmer clairement.

Lire l'article
Le régime sans gluten et sans caséine est-il efficace pour réduire les symptômes chez les enfants porteurs d'autisme?

Que penser des régimes alimentaires pour les TSA?

Adopter le régime sans gluten et sans caséine (SGSC) est une pratique que beaucoup de parents d’enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique (TSA) effectuent afin de réduire les symptômes. De plus en plus de chercheurs cherchent à prouver si ce type d’alimentation est effectivement bénéfique sur ces enfants. Malheureusement, les données disponibles jusqu’à présent ne permettent pas de l’affirmer clairement.

Lire l'article
Retour haut de page